
Depuis quelques jours à Yaoundé, le nouvel opérateur vérifie que les véhicules et le réseau fonctionnent bien.
Hier, peu avant 11h, le cortège de la Société de transport et d’équipement de la Cité de Yaoundé (Stecy) s’ébranle vers l’Université de Yaoundé I, deuxième étape de son opération d’information du public dit « sensible ». Au siège de la société à Nlongkak, tout le personnel est mobilisé, avec en tête le directeur général, Célestin Tchambou. Le « top du départ est lancé » vers 10h50. Sur le trajet, on voit les usagers impressionnés par le déploiement de nouveaux bus. Ils manifestent leurs sentiments par l’agitation des mains, les regards pointés sur le cortège, les mines émerveillées. La desserte n’est pas ordinaire. Comme la veille avec la campagne inaugurale qui avait ciblé, cette fois-là, les étudiants de l’université de Yaoundé II-Soa. Pas d’arrêt dans tous les points aménagés. Le premier stop a lieu à l’arrêt de Camtel. La foule abonde, les fiches de souscription à l’abonnement sont distribuées. Beaucoup d’usagers sont intéressés. A l’arrêt final à Ngoa-Ekellé, c’est le même engouement.
Stecy offre des voyages gratuits pour découvrir les bus de l’intérieur. Le voyage Ngoa-Ekelle-Camtel est silencieux. Chaque passager a une place assise. Mais ce ne sera pas toujours ainsi. Certains s’offrent des selfies. Mais le calme qui règne est plutôt inhabituel pour cette cible estudiantine souvent bruyante. Les langues qui se délient à destination permettent de comprendre qu’ils savouraient le confort du bus. « Pas mal, mais c’est pour combien de temps ? », s’interroge l’un d’eux. « Ne nous bernez pas comme votre prédécesseur », avertit l’autre. Certes, ils ont été transportés gratuitement, mais chaque passager avait l’obligation, avant de monter à bord, de prendre une souscription pour les cartes Pass présentées.
Deux options sont proposées : la carte classique et la carte VIP. Les deux ont une durée de validité d’un an et joueront chacune, le rôle de porte-monnaie, le moment venu. Les cartes permettent de créditer le compte du voyageur, chacun à hauteur de ses possibilités. A chaque voyage, 200 F sont soustraits du compte de la carte classique. Le prix du trajet est plus élevé avec la carte VIP (carte Business). La même carte créditée peut servir à payer les factures d’eau et d’électricité, explique Célestin Tchambou. Cette innovation avec le e-paiement est un élément important pour séduire le public. Mais, ce dernier demande mieux. Que le niveau de confort et de facilité dure longtemps.
Plus de 400 points de recharge seront installés à Yaoundé et ses environs. Les bus offrent 24 places assises, mais ont une capacité d’accueil de 100 places. Le service commercial sera lancé le 28 février, a confié le directeur général.
REACTIONS
Célestin Tchambou: « Le relief ne sera pas un handicap »
Directeur général de STECY
« Nous voulons vulgariser au maximum le mode de paiement par carte magnétique. Nous remarquons qu’il y a une forte demande, donc un besoin. Le problème enregistré jusqu’à présent est celui du trafic qui n’est pas toujours fluide. Cela est dû généralement à l’incivisme des populations. Au fur et à mesure qu’on entrera dans le schéma, tout cela se régulera avec l’accompagnement des autorités administratives. Le relief ne sera nullement un handicap. Nos véhicules sont robustes et adaptés. Ils roulent bien au Portugal où les montagnes sont bien plus abruptes qu’au Cameroun ».
Justin Mollé Tsala: » Les bus sont confortables »
Etudiant
« Les bus sont confortables et nous espérons que ce sera ainsi pour longtemps. La société qui a précédé celle-ci a fait rêver aussi, mais ce rêve s’est ensuite transformé en cauchemar, tellement la prestation était exécrable. Les bus étaient d’une vétusté telle qu’on se demandait comment de tels engins pouvaient rouler chez nous. Ceux-ci sont climatisés, ont l’air neuf et offrent un confort appréciable. Nous espérons qu’il y aura un prix spécial pour les étudiants ».
Marlyse Biaye Moto: « Le e-service peut apporter un changement »
Etudiante à l’Esstic
« Je remarque que les prix sont légèrement élevés par rapport à l’ancien prestataire. 200 F contre 150 F. J’observe qu’il n’y a pas une ligne directe entre mon quartier et l’université. Du coup, je pense que le service ne sera pas avantageux pour moi sur ce trajet-là. Par contre, pour d’autres lignes, je pense que cela vaut la peine de souscrire un abonnement. Le paiement par e-service est une innovation qui peut apporter un changement positif dans la prestation. C’est tout cela qui incite à découvrir le nouveau bus ».
Source: Cameroon Tribune