La nouvelle société de transport urbain a lancé la phase pilote de ses activités.
Enfin ! Pourrait-on dire. Après leur réception le 13 février derniers, les véhicules de la société Stecy sont désormais opérationnels depuis ce 20 mars 2017. Il s’agit d’une phase pilote de démarrage des activités de la société camerouno-portugaise, qui ne concerne que cinq lignes. Notamment les lignes reliant les deux universités d’Etat de Yaoundé, l’Ecole publique de Messa au Lycée de Nkozoa, La poste centrale à Nkoabang, le ministère en charge des Postes à Mendong, et l’hôtel Hilton à l’aéroport international de Nsimalen. «Il s’agit d’une opération de charme ; question de présenter le produit, en l’occurrence notre spécificité qui est la carte. On profitera pour roder les engins et apprécier le rythme de travail des chauffeurs», explique Jean Marie Mbéga, chef de la division marketing, communication et relations publiques de la nouvelle société. Ce pendant une dizaine de jours. «La date n’est pas encore précise, mais le lancement effectif de nos activités est prévue début avril», rassure Jean Marie Mbéga. En indiquant que «finalement, on vendra les tickets». Les habitudes semblant se montrer quelque peu dures à s’arrimer au nouveau mode de paiement.
Les jours se suivaient et se ressemblaient à Yaoundé, depuis la mort définitive de Le bus, société qui jadis assurait le transport urbain par bus dans la capitale politique du pays. «Je n’y croyais d’ailleurs pas. C’était trop beau pour être vrai, ce qu’ils annonçaient», lance un sceptique. «Je savais que mon problème de taxi était enfin résolu, lorsque les bus sont arrivés en février, mais rien n’a changé», se décourage Herman, étudiant à Soa et résidant à Mendong. «A Promote, j’avais même souscrit à la carte. En plus elle était même gratuite. Voilà qu’un mois après, rien n’est toujours effectif. Je souffre beaucoup», ajoute ce dernier, prenant place à bord d’un minibus à la poste centrale pour retourner dans son quartier.
Annoncée pour démarrer ses activités le 31 octobre 2016, Stecy n’a pas pu respecter le rendez-vous donné par les autorités gouvernementales. Le contrat de partenariat public-privé signé le 30 août 2016 entre le ministère des Transports, la Communauté urbaine de Yaoundé et la société portugaise Eximtrans Africa sarl/Irmaos Mota, visait à doter Yaoundé de 40 bus de marque Atomic. Lesquels devaient servir prioritairement au transport des équipes engagées dans la Coupe d’Afrique des nations féminine 2016 et au ramassage dans la ville pendant la compétition, puis servir de transport en commun dans la ville de Yaoundé après, pour un total de 150 bus. Beaucoup de retard a été pris. A la veille de la Can, l’on avait appris que la fabrication des bus avait pris un peu plus de temps que prévu. Puis il y a eu cet épisode des anciens employés de Le bus qui ont posé des barricades sur la voie publique, réclamant le paiement de leurs droits, en février. Une situation qui, selon certaines sources, expliquait le démarrage tardif des activités de Stecy. «C’est archi faux. Nous n’avons rien à voir avec Le Bus. Le gouvernement leur a promis de résoudre leur problème et c’est pour cela que vous voyez qu’ils se sont calmés», réagit Jean Marie Mbéga. «Ce n’est pas facile d’installer le système d’une nouvelle société. Il fallait acquérir des équipements, les installer, faire les brandings, aménager l’espace et les bureaux», ajoute-t-il. Cinq mois après, les Yaoundéens commencent à emprunter leurs bus. «J’espère que ce ne sera pas comme Le bus», lance, blagueur, un passager des nouveaux bus.
News du Camer, Ludovic Ngouéka