Cameroun: Ce que veulent les médecins grévistes

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De gauche à droite Dr Ndoudoumou Patrick, Jean Marc Bikoko et Dr Bassong Pierre Yves…Face à la presse le 14 mai 2017 au siège de la CSP à Yaoundé
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De gauche à droite Dr Ndoudoumou Patrick, Jean Marc Bikoko et Dr Bassong Pierre Yves…Face à la presse le 14 mai 2017 au siège de la CSP à Yaoundé

A nouveau en grève depuis le 15 mai sur toute l’étendue du territoire, les médecins du Cameroun à travers le président et le Secrétaire Général du Syndicat des Médecins du Cameroun(Symec) ont donné les raisons de leur revendications et dénoncé la tentative de musèlement du Ministre de la santé publique. Voici en 4 points, les principales revendications des médecins camerounais.

C’est au siège de la Centrale Syndicale du Secteur Public(CSP) que dirige Jean Marc Bikoko à Yaoundé, que les deux principaux responsables du Syndicats des Médecins du Cameroun(Symec) ont donné leur conférence de presse dimanche dernier. Le Docteur Patrick Ndoudoumou Secrétaire Général du Symec et le Dr Pierre Yves Bassong le Président. Ils ont condamné la décision du Ministre de la santé publique, André Mama Fouda, portant affectation disciplinaire de tous les responsables du Symec. Dans un communiqué de presse remis aux journalistes à l’issue de la conférence de presse, Dr Bassong et Dr Ndoudoumou expliquent que « cette décision qui fait suite aux revendications et au mot d’ordre de grève initié en vue de l’amélioration non seulement des conditions de vie et de travail des médecins, mais aussi et surtout l’accès des populations aux soins de santé de base, constitue une violation flagrante de la Convention N°87 de l’OIT sur la liberté syndicale et de la Convention N°98 sur la négociation collective ratifiée par le Cameroun ».

« Il n’a jamais été question de refuser de soigner les camerounais, mais il a toujours été question des conditions de travail et des conditions d’exercice de la médecine. Nous nous battons pour que tous les médecins puissent être content d’être affectés à ngaoui, à Somalomo ou dans le Mayo Baleo » a déclaré Dr. Ndoudoumou avant d’ajouter que « cette décision du ministre de la santé ne va pas altérer notre détermination. Les revendications du symec sont maintenues ». Pour le Président du Symec le but de cette conférence de presse était surtout de « dénoncer la tentative du ministre de la santé publique de museler le corps médical, tout simplement parce que les médecins ont posé des revendications qui perturbent ce ministre ». Il s’agit en fait de quatre revendications :

L’instauration d’une assurance maladie qui permettra de réduire les « morts évitables ». Au Cameroun, ils parlent de près de 15000 personnes qui meurent par an faute de moyens de se soigner. Autre revendication, la revalorisation salariale. Selon eux, il ya près de 300 médecins sans salaires au Cameroun et les médecins sont payés à 105.000 après 12 années d’études. Ce qui est « inacceptable » selon eux. Ils exigent aussi que les médecins ne soient plus affectés sans salaires, afin d’éviter les actes de corruption. « Il faut qu’on envoie les médecins sur le terrain avec leur solde » dit le Dr Bassong. Dernière revendication, ils exigent le départ à la retraite à 65 ans et non à 55 ans comme c’est le cas actuellement. Car « le médecin passe le plus nombre de temps à étudier, il lui faut au moins 7 ans. Donc le médecin commence à travailler tardivement. » Ajoute-t-il prenant même le cas de la France où les médecins vont à la retraite à l’âge de 72 ans.

Ces médecins qui dénoncent la décision du Ministre de la santé publique portant affection disciplinaire de tous les responsables du Symec, exigent « l’annulation pure et simple de cette décision qui n’honore pas le Cameroun aujourd’hui candidat au poste de suppléant au Conseil d’Administration de l’OIT ». Par ailleurs « Le bureau National Exécutif (du Symec) réitère son engagement à se battre pour la promotion et la défense des droits et intérêts des professionnels de la santé et maintient par conséquent le mot d’ordre de grève dont la 2è phase est prévue du 15 au 17 mai 2017 » peut-on lire dans le communiqué de presse. « Nous avons demandé à nos confrères de rester à la maison de lundi à mercredi » indique Dr Bassong. Et « Pour ceux qui seront à l’hôpital, ils arboreront le brassard noir pour exprimer le mécontentement » ajoute le Dr Ndoudoumou.

Actu-Plus.cm Avec Yaoundeinfo.com

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