Pr. Angwafo III Fru: « Nous n’avons aucun intérêt à garder les malades »

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Le Directeur général de l’Hôpital gynéco obstétrique et pédiatrique de Yaoundé (HGOPY)
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Le Directeur général de l’Hôpital gynéco obstétrique et pédiatrique de Yaoundé (HGOPY) a réagi sur le phénomène de rétention des patients insolvables dans les milieux hospitaliers de plus en plus régulier dans les structures sanitaires. Actu-plus.cm vous propose en intégralité l’inteview du Pr Angwafo III accordée à Cameroon-tribune:

« Quel est le profil des patients insolvables ?

Notre hôpital, comme vous le savez, a une cible qui est la mère et l’enfant. Malheureusement, c’est ce couple qui augmente le taux de la pauvreté dans notre société qui au niveau de la population générale se situe à 39% et chez la femme à 52%. Raison pour laquelle, nous avons un fort taux de malades insolvables avec une indigence avérée. Cette situation se justifie dans notre hôpital par le fait que nous sommes ouverts à toutes les couches sociales. Ces derniers temps, les malades qui n’arrivent pas à solder leurs frais d’hospitalisation et de soins sont nombreux. Ça peut être une jeune dame ayant une grossesse extra-utérine rompue qui ne s’y attendait pas et qui est en urgence vitale. Mais, lorsqu’elle n’est pas prise en charge rapidement, elle décède. Mais, lorsqu’on la soigne, elle est incapable de payer la note. Face à cette situation, on fait appel à la famille, aux parents et aux amis. A côté de cela, il y a ceux-là qui n’ont personne.

Comment le personnel administratif détermine- t-il cette indigence avérée ?

Nous avons une équipe d’assistants sociaux qui mène des enquêtes sociales pour déterminer cette indigence. Malheureusement, il y a ceux qui simulent et qui pensent qu’ils n’ont pas à payer la note sous prétexte qu’ils ont servi l’Etat et que par conséquent, la santé devrait être gratuite. Chez ceuxlà, il faudrait trouver des voies et moyens pour les amener à solder leur dette. C’est pourquoi, nous avons mis en place un comité d’indigence et de vulnérabilité qui siège pour étudier les cas. Ils peuvent payer un pourcentage qui va jusqu’à trois quarts suivie d’une échéance de payement mensuel, en fonction de leur capacité à solder.

Quid des cas avérés indigents ?

Pour les cas avérés comme les urgences vitales, nous les comptabilisons et nous envoyons leurs dossiers au ministère de la Santé publique, notre tutelle technique dans l’espoir d’obtenir une compensation. Sinon, nous avons créé une ligne budgétaire. pour ces cas. Mais malheureusement, à cause du sous-financement, cette option n’est pas viable. D’après les directives du Minsanté de mars 2016 suite aux cas malheureux enregistrés, nous avons eu une affluence croissante de sorte qu’on enregistre jusqu’à 30% par jour de patients indigents avérés. De plus en plus, nous appelons les âmes de bonne volontés à venir en aide aux moins nantis, en attendant la couverture sanitaire universelle. Nous n’avons aucun intérêt à garder un malade. »

Actu-Plus: La Rédaction

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