Alors que le directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications visitait les chantiers des sites devant abriter les stations fixes de contrôle du spectre des fréquences radioélectriques, il a été dégagé de son poste par un décret du chef de l’Etat qui a nommé Philémon Zo’o Zame nouveau patron de l’entreprise.
L’on se souvient encore de ce fameux jeudi 20 octobre 2016. Ce jour-là, Jean-Louis Beh Mengue, solide directeur général de l’Art avait convié la presse nationale et internationale autour d’un déjeûner pour évoquer en toute convivialité, les activités de l’Agence et surtout les rapports que devraient entretenir les journalistes et l’Art. Comme on pouvait s’y attendre, les hommes et femmes de médias n’ont pas loupé Jean-Louis Beh Mengué qui trônait déjà pendant 17 ans à la tête de cette entreprise. Problème, sa légitimité, au regard la loi du 22 décembre 1999 qui stipule que « Le directeur général et s’il y a lieu, le directeur général adjoint, sont nommés à la majorité des 2/3 par le conseil d’administration sur proposition de l’actionnaire majoritaire ou unique, pour une durée de 3 ans renouvelable 2 fois ».
Savamment brandi par les journalistes, cet article a manifestement irrité le Dg de l’Art alors en poste. Lui qui n’a pas manqué de convoquer un argument des plus hilarants qui a laissé ses convives pantois, pour justifier sa longévité à la tête de l’Art. « Le président nomme qui il veut quand il veut. La constitution est toujours au-dessus d’une loi particulière. Si on me demande de partir, je partirai sans regrets, mais c’est au président de décider », avait alors lancé le boss. Il a donc été entendu par le chef de l’Etat qui derrière son stylo à bille, a pris un décret jeudi 08 juin 2017 pour virer Beh Mengué en nommant à son poste Philémon Zo’o Zame. Par cet acte, le chef de l’Etat a ainsi mis tout le monde d’accord. Rappelons que Jean Louis Beh Mengue trônait à la tête de l’Art depuis sa création en 1999, soit 18 ans de règne absolu.
Hautes instructions
Avant son éviction de l’Art, Jean-Louis Beh Mengue a essuyé un dernier camouflet en rapport avec l’immeuble-siège de l’Art. En effet, en décembre 2016, en compagnie des ministres de la République et au premier rang desquels Minette Libom Li Likeng la ministre des Postes et télécommunications, le Dg de l’Art a participé à la cérémonie de pose de la première pierre du bâtiment futuriste qui devrait se situer en plein cœur de la capitale. Mal lui en a pris. Car, au lendemain de cette cérémonie fort courue, les hautes autorités du pays ont ordonné l’arrêt immédiat des travaux et l’annulation de tout marché engagé pour cet édifice. A ce sujet, hier encore, alors qu’il arborait la casquette de Dg de l’Art, à la fin de sa tournée dans les centres de contrôle de fréquences Jean-Louis Beh Mengue faisait savoir qu’ils « ont reçu des hautes instructions qui demandaient de geler le projet en attendant des instructions ultérieures que nous attendons toujours ». Une chose est sûre, cet immeuble ne sortira pas de terre sous Beh Mengue.
Le Messager: Achille KAMGA