CAN 2019: Pour l’honneur du Cameroun

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Can 2017: Le Cameroun Champion d'Afrique
Le couple présidentiel avec les Lions indomptables au perron du palais de l' unité - DR
TCL TV

Face aux sous-entendus de toute nature, tendant à discréditer le pays, la fierté d’être Camerounais commande un sursaut patrio- tique afin de relever le défi de l’organisation de la Can 2019.

Ils n’ont pas attendu que la Caf retire, après conclusion de ses prochaines missions d’inspection, le pays des Lions indomptables à l’organisation de la compétition de football la plus prestigieuse en Afrique, pour se moquer des Camerounais. Dans la Vallée du Ntem, département «aux trois frontières», Gabonais et Equato-guinéens, limitrophes aux habitants d’Ambam, Kye-Ossi, Abang Minko ou Olamze, se délectent du cas de figure où le pays de Roger Milla étale sur la face du monde, son incapacité à organiser la Can 2019.

Pour accabler les Camerounais, ces pays frères évoquent le même challenge, relevé avec brio, lorsqu’ils ont été interpellés. En l’espace de cinq années, le Gabon, par deux fois, a abrité la Can séniors. D’abord en 2012, en tant que pays coorganisateur, puis, récemment, en 2017, en faisant cavalier seul. La Guinée Equatoriale voisine s’en vante d’avoir réalisé une prouesse peu ordinaire : la tenue sur son territoire de deux phases finales de Can en trois ans d’écart, entre 2012 et 2015. Dans les autres zones frontalières, à Garoua- Boulaï par l’Est, à Mamfé dans le Sud-Ouest, à Kousseri dans l’Extrême- Nord ou à Mintom dans le Sud, Centrafricains, Nigérians, Tchadiens et Congolais chambrent les Camerounais sur la question de l’organisation de la Can 2019.

Dans les métropoles que sont Yaoundé et Douala, fiefs de grande concentration des ressortissants de ces pays voisins, les invectives et allusions ne manquent pas, pour insinuer l’impuissance du Cameroun. Dans le continent et au-delà, l’attention est focalisée sur ce que le pays de Issa Hayatou entend faire de sa Can, surtout après les nouvelles dispositions du cahier de charges de la Caf, où le pays doit désormais accueillir 24 équipes dans six sites différents.

Visiblement, le sort du Cameroun semble scellé, malgré toutes ses bonnes intentions et toutes ses assurances à tenir le pari. Cette remise en cause du potentiel, de la capacité, du sérieux et même du génie camerounais appelle, face aux difficultés sur le terrain, à un sursaut d’orgueil, de fierté, de patriotisme. Pour dissiper toute équivoque, d’abord au niveau de la sous- région Afrique Centrale, où le leader- ship du Cameroun reste reconnu, l’organisation de la Can 2019 au pays des quintuples champions d’Afrique devient inéluctable. Si le Gabon et la Guinée Equatoriale, à quelques encablures, l’ont fait, le Congo-Brazzaville, dans une moindre mesure, en organisant les Jeux Africains en 2015, les regards sont dorénavant tournés vers le Cameroun, qui devrait, obligatoirement en faire pareil. Au niveau de l’Afrique subsaharienne, la Côte d’Ivoire vient de briller par l’organisation des 8èmes Jeux de la Francophonie et devrait, dans une saine émulation, motiver le Cameroun. Pour son propre prestige, le Cameroun doit défendre son honneur. Lui qui détient un record jamais égalé depuis 1963, date de la première Can en terre éthiopienne.

En effet, le pays reste et restera le seul à confisquer, au même moment, deux trophées différents mis en jeu par la Confédération africaine de football. Il s’agit, en l’occurrence, du trophée du l’Unité africaine et du trophée doré, actuellement sécurisé à Yaoundé. Venir reprendre le dernier, alors qu’il doit être remis en jeu ici même, parait comme un crime de lèse-majesté. Les autorités camerounaises, qui ont milité pour l’organisation de cette grand’messe sportive, ne devraient pas être prises au dépourvu. Il en va de leur crédibilité ainsi que de celle de leurs amis, tout aussi engagés dans le projet. L’histoire de la Coupe d’Afrique des Nations au Cameroun est visiblement en cours et devrait se boucler.

Elle ne saurait être stoppée nette, en pleine ascension, au moment où l’on entrevoit le bonheur qui pourrait irradier le peuple camerounais, du fait d’enlever à domicile la prestigieuse couronne continentale. Le procès sur ses rapts insolents, en martyrisant les pays organisateurs, avant de s’adjuger ses cinq trophées, pourrait également s’estomper. Si en 1972 le pays a été classé troisième dans son organisation, il est monté d’un cran en 2016, en occupant la deuxième place, même s’il s’agissait des filles. La logique voudrait donc qu’il parvienne à la plus haute marche du podium en 2019, avec, de surcroît, un titre à remettre en jeu. Tout cela impose au Cameroun d’organiser sa Can.

Source: Signatures, Samuel Zo’ona Nkomo, Correspondance particulière

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