L’hôtel Hilton de Yaoundé sert de cadre depuis le lundi 31 juillet dernier, à la sixième session du comité interministériel d’examen des programmes : le Ciep. Au centre des travaux, la préparation du projet de la loi des finances de 2018.
Depuis 2012, les travaux du Ciep sont le passage obligé pour la préparation du budget de l’Etat. La session de cette année, comme l’a souligné le ministre des Finances Alamine Ousmane Mey à la cérémonie d’ouverture, se tient dans un contexte particulier. Le budget 2018 marquera la fin du second triennat des programmes gouvernementaux arrêtés en 2016. Particulier, ce contexte l’est aussi au regard des chocs exogènes subie par l’économie camerounaise. C’est dans ce sens d’ailleurs qu’à l’initiative du président Paul Biya, la Cemac a mis en place une stratégie de réponse au double défi économique et sécuritaire lors de la conférence des chefs d’Etat à Yaoundé le 23 décembre 2016.
La préparation du budget 2018 devra prendre en compte les exigences de lutte contre l’insécurité aux frontières par une affectation appropriée des ressources de l’Etat. Elle devra placer au cœur des préoccupations la mise en œuvre du plan triennal «spécial jeunes» ; porter une attention particulière à la finalisation du plan d’urgence triennal de la croissance (Planut) ; veiller à la poursuite efficace et à l’achèvement de la préparation de la Can 2019. Avec les décisions prises récemment par la Caf, portant le nombre d’équipes de seize à vingt quatre et par conséquent, le nombre de sites de quatre à six, le budget d’investissement de cette compétition monte naturellement de manière exponentielle.
Cette préparation du budget devra également réserver une place importante à la mise en service des grands projets de première génération, tout en assurant l’accélération de la mise en œuvre de la décentralisation dans un contexte de préparation des échéances électorales. 2018 sera en effet électorale avec notamment la présidentielle, les sénatoriales, les législatives, les municipales et peut- être, comme se le fait l’écho une certaine presse depuis quelques temps, pour la première fois au Cameroun les régionales.
La «revue des programmes» sur laquelle le Ciep planche pendant cinq jours, est sous-tendue par le souci constant d’orienter les programmes vers une logique d’objectifs et de performances. Les assises comportent deux temps forts. Le premier consistera à échanger sur trois importantes problématiques d’optimisation des finances publiques. Le deuxième temps fort des travaux sera consacré à l’examen des avant-projets de la performance au titre de l’exercice 2018.
© Source: Signatures, Willy Ngbwa Esso
Le CIEP en bref
Créé par décret du Premier ministre, chef du gouvernement n. 2011 /2414 du 17 aout 2011, le Comité interministériel d’examen des programmes le Ciep, est une instance qui réunit chaque année les secrétaires généraux des ministères et institutions, ainsi des invités spéciaux, en relation avec les commissions des finances et du budget du sénat et de l’Assemblée nationale. La session du Ciep, une des principales étapes du processus de préparation du budget de l’Etat, permet de veiller à la cohérence des programmes avec les objectifs de politiques publiques, et de s’assurer de la conformité des programmes aux principes posés par la loi n. 2007/006 du 26 décembre 2007 portant régime financier de l’Etat.
Depuis 2012, les travaux du Ciep ont permis d’arrêter la cartographie des programmes inscrits dans les lois de finances pour les exercices 2013, 2014, 2015, 2016 et 2017.