A l’insu du président Paul BIYA, son patron qui lui a fait confiance en lui confiant les rennes de la Direction Générale des Recherches Extérieures (DGRE), et à qui il a toujours rendu de bons et loyaux services, Léopold Maxime EKO EKO aurait été acculé, et poussé astucieusement dans les cellules du Secrétariat d’Etat à la Défense (SED) où il est placé en garde à vue, depuis plusieurs jours déjà.
Les enquêtes relatives à l’assassinat odieux du journaliste Martinez ZOGO sont bien en cours. Le point y relatif a été donné jeudi le 2 janvier, par un communiqué du ministre d’Etat, Secrétaire Général à la Présidence de la République, Ferdinand NGOH NGOH, qui, apprend-t-il, exécutait les hautes instructions du Chef de l’Etat. En substance, il faut noter qu’à ce jour, plusieurs personnes « dont l’implication dans ce crime odieux est fortement suspectée » ont fait l’objet des arrestations. Pendant que d’autres restent recherchées.
Si dans son communiqué, le SGPR n’a eu à citer aucun nom, il faut dire que les faits tels qu’ils sont sur le terrain font état de ce que les personnes arrêtées sont pour le moment, toutes ou presque, de la DGRE, dont celui qui est présenté jusqu’ici comme le directeur des Opérations, Justin Danwa. L’on parle en plus d’une vingtaine d’éléments arrêtés et qui auraient avoué l’implication dans l’assassinat monstrueux du désormais tristement célèbre journaliste Martinez ZOGO. Pour mettre la main sur le patron, le DG Léopold Maxime EKO EKO, le journaliste d’investigation Boris Bertolt apprend que d’autres hautes personnalités s’estimant mieux placés et privilégié aux yeux de Paul BIYA ont ourdi toute sorte de plans pour que le patron du Contre-espionnage du Cameroun se rende au SED. Chose qui sonne évidemment louche.
Comme dans un film
Tout commence le mardi 31 janvier 2023. « Le directeur général de la DGRE, Maxime Eko Eko reçoit un coup de fil du SED, Galax Etoga qui lui fait savoir qu’ils ont une enquête en commun. Le patron du SED dit au patron de la DGRE qu’ils détiennent ses éléments. Maxime Eko Eko lui fait savoir qu’il est à son bureau et demande de quoi il s’agit ? Galax lui demande de passer », rapporte le lanceur d’alertes.
Le patron du renseignement camerounais va y voir quelques zones d’ombre qui lui feront hésiter. Une réticence qui obligera l’intervention du ministre délégué à la présidence de la République, chargé de la Défense, Joseph BETI ASSOMO. Ce dernier, apprend-on va prendre son téléphone et appeler EKO EKO pour lui parler d’un dossier où il est attendu au SED. En réponse, « Maxime Eko Eko dit qu’il a demandé à connaître du dossier sans succès. Beti Assomo rassure Maxime Eko Eko qu’il a vu le dossier et que c’est le chef de l’Etat qui lui demande d’y aller », rapporte Bertolt.
Après s’enchainent des joutes verbales qui exigent des rappels mémoire. En effet, « Maxime Eko Eko dit à Beti Assomo qu’il a également été nommé par Paul Biya. Et se demande pourquoi Paul Biya ne lui donne pas directement une instruction puisqu’il dépend directement de lui ». Seulement, il va quand-même changer d’avis en se rendant au SED.
« Surplace raconte Boris Bertolt, Galax Etoga le fait asseoir à son bureau. Il l’informe de ce que son directeur des opérations ( D/O), Justin Danwa est détenu dans le cadre de l’assassinat de Martinez Zogo. Ainsi que d’autres éléments de la DGRE ». Dans les secondes qui suivent, « Maxime Eko Eko est informé qu’il est placé en garde à vue. Car son D/O, Justin Danwa a confié que l’opération de l’assassinat de Martinez Zogo avait été couverte par sa hiérarchie. Autrement dit, que son patron Eko Eko était au courant ».
Le nom de NGOH NGOH fulminé
Réagissant à l’implication qu’on veut le faire porter au cou, Maxime Eko Eko va nier tous les faits en bloc, mais ayant réalisé la profondeur de la conspiration dont il est victime, il va s’écrier : “ Si Ferdinand Ngoh Ngoh veut m’arrêter, qu’il le fasse”. Lors de son audition au SED, le patron de la DGRE révèle qu’en fait, depuis novembre 2021, Justin DANWE avait été suspendu de ses fonctions de directeur des opérations. En effet, poursuit-il, la D/O a été placée sous la supervision d’un coordonnateur à qui DANWE devait rendre compte de toute opération. Visiblement, ce DANWE est le genre de collaborateur que personne n’aimerait avoir. Lorsqu’il est convoqué au SED, il d’ailleurs a tout débarrassé dans son bureau et avait même déjà remis les clés de son véhicule comme s’il savait qu’il n’y reviendrait plus. Et c’est tout le contraire avec le DG de la DGRE qui, semble être au cœur d’un complot ourdi depuis les hautes strates du sérail. C’est ce qui justifie d’ailleurs que le 1er févier, soit le lendemain de l’arrivée de EKO EKO au SED, une note du président de la République dont il n’est pas le seul à avoir sa signature, atterrit à la direction générale de la recherche extérieure indiquant que désormais l’intérim à la DGRE est assurée par le numéro 2.
Jean Jacques EBOUTOU